LA VALEUR DE L’ÊTRE HUMAIN ET LE PROJET DE LOI C-16 : UN PAS DE PLUS

jeudi 19 mai 2016

L’océan des injustices

Une personne est une personne. Qu’elle soit grande ou petite, de peau foncée ou pâle, homme ou femme, née ici ou ailleurs. Ça a pris des siècles, voire des millénaires avant que la société ne s’ouvre un tantinet soit-il à reconnaître le fait que nous sommes des êtres nés égaux et que nous mériterions tous de partir du bon pied dans la vie.

Mais l’humain excelle au jeu de la catégorisation. Et comme ce qui est différent fait peur, nombreux sont ceux qui jouent sur cette peur pour se prévaloir d’un droit de supériorité sur ceux qui ne leur ressemblent pas.

De la majorité à la minorité

Le pire dans toute cette histoire, est qu’on peut facilement passer de la majorité à la minorité ! Combien de fois m’est-il arrivé, en voyage, d’être celle qui était « différente » des autres ? Cela faisait-il de moi une sous-personne qui n’aurait pas le droit d’être traitée avec les mêmes égards qu’un autre ? Nous sommes tous différents à nos heures et selon le contexte dans lequel nous nous trouvons. Devons-nous être traités de façon discriminatoire pour autant ? Bien sûr que non. Alors pourquoi aurait-on le droit de commettre des actes discriminatoires envers ceux dont l’identité de genre ne correspond pas à leur corps simplement parce qu’ils ne constituent pas la majorité de notre population ? L’homosexualité commence à peine à être acceptée par les mentalités archaïques. Accélérons le pas pour le reste, il n’y a plus de temps à perdre pour mettre à la porte des comportements haineux qui se basent sur la peur et sur un sentiment de supériorité non-fondée.

Et vous, en quoi êtes-vous différents ?

Faisons ensemble l’exercice suivant : prenez quelques instants pour relever tous les contextes de votre vie où vous vous considérez différents des autres, pour une raison ou une autre. Mon topo pourrait être le suivant : j’ai été différente parce que personne à l’école n’arrivait à épeler ou à prononcer mon nom de famille correctement. J’ai été différente parce que j’ai un profil méditerranéen qui a très souvent été l’objet de moqueries. J’ai été différente lorsque j’ai connu des problèmes de santé mentale il y a quelques années. Je suis différente sur des dizaines de plans, et vous aussi. SO WHAT ???

Nous avons tous une partie de nous qui se différencie des autres et c’est ce qui fait en sorte que nous sommes des êtres à part entière, uniques, riches et que nous avons quelque chose de nouveau et justement, de différent, à apporter à la société !

Partie deux de l’exercice : imaginez maintenant si pour chacune de ces différences dont vous êtes le détenteur, vous deviez constamment vous battre pour faire reconnaître vos droits fondamentaux. L’enfer. Alors pourquoi encore aujourd’hui, lorsqu’il est question de couleur de peau, de religion, d’identité sexuelle, d’orientation sexuelle, de santé mentale, ou même pour certains pays de la simple question d’être une femme et non un homme, donne-t-il le droit à certains de causer du tort (verbal, physique ou psychologique) à autrui ?

Mieux vaut tôt que tard

Alors oui, je suis fière de vivre dans un pays qui s’ouvre finalement à reconnaître un ensemble de droits fondamentaux aux personnes dont l’identité de genre et l’expression de genre (le sentiment d’appartenir au sexe masculin ou au sexe féminin) ne correspond pas à l’enveloppe physique dont elles ont été dotées à la naissance. La souffrance reliée au fait de devoir constamment se battre pour simplement avoir le droit d’être ce que l’on est immense.

Il est temps que cela cesse. Ne sommes-nous pas assez avancés scientifiquement et sociologiquement pour laisser tomber ces peurs préfabriquées de ce qui ne nous ressemble pas ?

Le projet de loi C-16 est un pas de plus vers un changement d’attitude à grande échelle à l’égard des différents groupes de genre. Mais ne nous arrêtons pas là.

C’est grâce à l’éducation sur les sujets tabous et stigmatisés qu’une véritable ouverture d’esprit s’enracinera face à tous les aspects de la réalité dans laquelle nous vivons.

J’ose espérer que dans les générations à venir, la discrimination au sein de notre société se dirigera vers la porte de sortie. Et dans ce cas-ci, mieux vaut tôt que tard.

florence

 

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